Depuis les élections de 2017 on a craint la montée de RN (Rassemblement nationale) de Marine le Pen et aujourd’hui nous sommes plus qu’inquiets car actuellement selon les sondages les deux candidats arrivés en tête le 10/04, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, sont au coude à coude dans les projections pour le 24/04, le jour du deuxième tour : Macron à 51% et Marine Le Pen à 49%.
Plusieurs réflexions s’imposent.
Premièrement, les constellations politiques entre la gauche et la droite. Il y a 6 mois environ, plusieurs partis de gauche appelait à se rassembler autour d’un seul candidat, mais à sourde l’oreille, car ni Mélenchon (France Insoumise, la gauche radicale, mais pas extrémiste), ni Jadot (EELV-les Verts) ne voulaient en entendre parler. Ensuite, le surgissement de l’extrême droite avec Zemmour rendaient la situation encore plus compliquée, car beaucoup de citoyens ont optés pour le vote utile,
et ainsi que le parti de la droite : LR (Ligue Républicaine de Valérie Pécresse, Présidente de la région Ile-de-France) et les socialistes de PS (de Anne Hidalgo, maire de Paris) ont été marginalisés avec de
très faibles scores. Leurs sympathisants ont voté soit Macron (la droite), soit Mélenchon (la gauche) ou même Marine Le Pen. Ainsi Mélenchon, qui a mobilisé beaucoup de militants et que son mouvement était très dynamique, a obtenu 21,5% au premier tour. L’amertume chez les
mélenchonistes a ensuite changé la donne, car 40% d’entre eux, selon les derniers sondages, voteront Marine Le Pen au deuxième tour, 40% Macron et 20% s’abstiendront. La raison, c’est qu’ils considèrent, que Macron n’a rien fait pendant la campagne – très peu de déplacements et aucun réel débat aux sujets qui touchent les citoyens – et que ce sont les militants des partis de gauche qui ont trouvé les électeurs, car lors des dernières élections, les municipales en 2020, à peine 40% de la
population entière sont allé voter. Macron, selon eux, aurait surfer sur la vague de la certitude d’être gagnant !
Ensuite, sur la répartition des voix, voici quelques statistiques intéressantes. Pour les tranches des générations : 60% des 18-24 ans ont voté pour Mélenchon, et 60% des plus de 65 ans pour Macron.
Aussi, une majorité de la génération appartenant au « baby-boom », à savoir ceux/celles nés entre 1945-1960 ont voté pour Marine Le Pen. Pour les catégories sociales : les ouvriers et les employés avec moins de 1200€ (le SMIC, revenu minimum) de revenu par mois ont voté pour Marine Le Pen, les cadres et les catégories avec des revenus aisés pour Macron. (Sources : la page FB de Guillaume Duval, rédacteur en chef de Alternatives économiques). Pour la géographie : Macron a le plus de
soutien en Bretagne et dans l’Ouest de France (Rennes, Quimper), Marine Le Pen dans le Nord (Lille, Roubaix) et à l’Est (Strasbourg) et Sud-Est (Albertville, Avignon), Mélenchon en Ile-de-France et au
sud (autour de Toulouse, Marseille).
Ainsi, les défaites des Verts (EELV avec 4,7% des voix) et de LR (4,9% des voix) au premier tour montrent que le message des écologistes (qui ont eu de très bons scores aux dernières élections municipales (2020) et aux Européennes de 2019) n’est toujours pas compris et qu’ils ont, peut-être trop délaissé le côté sociale (les retraites, les inégalités entre les revenus, l’incertitude de l’emploi), qui sont des premières préoccupations d’une majorité des citoyens. Pour les sympathisants de LR, la raison des pertes se situent, peut-être, dans le vote utile, car la droite a surtout voulu d’un côté assurer qu’un président au moins en partie droitiste soit élu et ainsi le LREM (La République en Marche) de Macron était le choix « naturel » pour eux. Ensuite, la très grande défaite du PS (Parti socialiste) de Anne Hidalgo, est plus compliqué à expliquer, mais c’est un parti qui n’a quasiment plus de militants en France et d’un autre côté le socialisme, partout en Europe, est en perte de vitesse à cause d’une idéologie qui ne trouve plus aisément sa place entre une France radicalement à gauche
(LFI, sans être extrémiste) et la droite pure et dure (LR, sans être extrémiste), vu que le l’économie libérale est désormais partout gagnante.
La situation est donc actuellement plus qu’inquiétante, car le programme de Marine le Pen – dont le parti n’a jamais eu de bons scores ni aux municipales, ni au régionales ou aux législatives, est devenu du coup le choix de presque de la moitié de la population ! C’est comme les Français considéraient que dans ces élections présidentielles il s’agissait de se positionner au niveau international et de montrer que la France est encore grande – est nationaliste. L’incompréhension règne et beaucoup de
citoyens ne connaissent pas les programmes : Marine Le Pen prévoit de changer la Constitution notamment en ce qui concerne l’arrivée et le traitement des immigrants ! (Même si elle n’y arrive probablement pas aisément, mais ça craint !). L’Europe n’est mentionnée et présente que dans les discours de LREM (Macron), PS (Hidalgo) et EELV (jadot), mais reste encore méconnue comme acteur politique auprès des citoyens – et cela malgré le fait que Jacques Delors (Président de la Commission
entre 1985-1995) fut l’un des fondateurs notamment de la politique de la cohésion (entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest) , de système d’exchange Erasmus aux étudiants et du FSE (Fonds Social européen, dont l’objectif est de financer les formations aux chômeurs, prisonniers,
handicapés, analphabètes, immigrés et d’autres groupes précaires – en France au moins cela fonctionne et les aides arrivées de la Commission européenne créent aussi des emplois), de FEDER (fonds structuraux et d’investissements) et bien d’autres.
Décidément, la mémoire est courte, car avoir deux parties d’extrême droite en France (RN de marine Le Pen et celui de Eric Zemmour) ne fait pas l’honneur à la France !
Hanna Marianne Clairière, France @europolitiche