Les sondages avant les élections étaient assez justes vu que le parti du Macron, l’Ensemble, qui englobe aussi le Modem (parti du centre) n’a obtenu que 224 sièges et ainsi n’aura pas la majorité absolue espérée. Aussi, plusieurs de ses ministres ont été battus, et cela veut dire qu’une partie du gouvernement doit être remanié tout de suite, vu qu’il avait mis comme condition préalable que chaque ministre devait être élu député. Mais, le premier ministre, Elisabeth Borne, reste à sa place avec 52% de votes obtenu au deuxième tour. Sa tâche comme tête du gouvernement risque cependant de devenir ardue, car d’un côté la
nouvelle coalition de Nupes regroupant les partis de gauche à obtenu 149 sièges (LFI de Mélenchon 86 sièges, EELV 28, Parti socialiste 22 et parti communiste 13) et d’un autre côté le RN de Marine Le Pen a créé une grande surprise avec 89 sièges (alors que précédemment elle n’avait que 7). Une cohabitation plus que compliqué est en perspective même si on peut être contente que finalement dans l’Assemblée en France il y a aussi des ouvriers et des représentants de la classe moyenne – ce qui n’était pas le cas pendant le précèdent quinquennat de Macron entre 2017-2022.
Les raisons du résultat du parti de Macron sont aussi bien liées à sont inaction ces derniers temps puisque il n’a pas fait campagne avant le premier tour et ainsi surtout les partis de gauche qui avaient réussi à créer la coalition en ont profité envahissant l’espace dans les villes et villages et ont ainsi réussi à mobiliser au moins une partie de la population – l’abstention étant tout de même catastrophique car à la hauteur de 52% pour le deuxième tour – sauvant la France d’un certain immobilisme sur le plan politique qui est très inquiétante. A part du manque de mobilisation de la part du parti de Macron, il n’a pas vraiment réussi pendant ces 5 dernières années à mener une politique réellement équitable – son refus d’instaurer le ISF (impôt sur la fortune) a été très mal vu dès le début et maintenant le projet de reporter l’âge de retraite à 65 ans a remonté la gauche encore une fois contre cette proposition.
En effet, en France la ligne entre la gauche et la droite est tellement ancrée dans l’esprit qu’il n’est pas facile d’essayer de se positionner au centre – comme Macron a tenté de faire. Il est ainsi actuellement accusé aussi bien du côté gauche que de droite, le LR (ligue républicaine de droite) ayant obtenu 79 sièges avait clairement pris des distances avec Macron avant l’élection.
Il y a quelque chose de similaire à ce que disait Antonio Gramsci qui prôna un équilibre entre les forces de droite et de gauche en disant qu’en penchant trop vers un déséquilibre entre les deux, à savoir qu’il fallait donner un peu de marche de manouvre des deux côtés pour tenir l’équilibre sinon un radicalisme insoutenable s’installerait.
Certes, les temps sont révolus et aujourd’hui grâce à la démocratie la justice sociale fonctionne mieux et qu’on n’est plus à la merci des riches.
Du bon côté on peut donc retenir qu’au moins on a maintenant une vraie opposition à l’Assemblée grâce à Nupes, qu’on a une meilleure représentation des citoyens vu que aussi des ouvriers et des représentants de la classe moyenne ont été élus.
La nouvelle Assemblée est plus équilibrée, mais il reste le chagrin de l’abstention et le trop bon score de RN de Marine Le Pen. Une ligne nette entre les générations peut aussi être distinguée, car 60% des 18-34 ans ont voté pour Nupes et 70% des plus de 70 ans pour l’Ensemble de Macron.
Mais la France reste un pays rabelaisien (l’écrivain Rabelais, 17 ème siècle, qui décrivait des mœurs « graisseux » des politiques assis autour d’une table abondante mais entourés des gens issus du peuple affamés prêts à tout moment à prendre le pouvoir – ce peuple qui maintenant se trouve aussi bien du côté de Nupes que du RN).
19 juin 2022 h 23,42
Hanna Clairière @europolitiche Paris